« Je ne sais pas si je suis un rêveur, en tout cas pas vraiment dans son sens romantique. En revanche, si le rêve implique de se projeter, d’imaginer, de savoir comment faire face à des conditions et d’être performant dans une compétition, là, ça fait partie de moi. Au fil du temps, je ne sais plus vraiment si c’est une façon de se conditionner mentalement ou d’appréhender la préparation technique. L’imaginaire permet aussi d’anticiper et d’envisager l’avenir.
« Vivre nos rêves davantage que les imaginer »
Ce que je vis actuellement, la capacité d’être en osmose avec des sponsors, une équipe, un bateau, je ne l’ai pas rêvé mais je l’ai beaucoup désiré. Manager une équipe, développer un bateau, aller au large, disputer des compétitions, se mesurer à des conditions hostiles… Un projet en IMOCA et en course au large est passionnant, c’est la garantie de ne pas avoir l’impression « d’aller au travail », la certitude de s’épanouir. Ce n’est pas un songe lointain mais un rêve éveillé, qu’on vit concrètement et en pleine conscience avec la volonté constante de mener à bien la passion qui nous fait tant vibrer et qui pousse constamment à se surpasser.
Nous avons la chance de vivre davantage nos rêves que de les imaginer. Personne ne peut bouder son plaisir à manœuvrer de telles machines, à ressentir l’effet de la vitesse et à tenter en permanence de les optimiser. Nous sommes privilégiés, aussi, à voir ce qu’une grande partie de la population ne voit pas : la terre vue par la mer, les océans qu’on traverse, les nouvelles contrées qu’on a la chance de découvrir… C’est un privilège, une source constante de motivation et un certain goût de l’aventure dont on ne peut jamais se lasser. »