« La mer est un espace de rigueur et de liberté » a dit Victor Hugo. Il faut l’avoir vu pour le croire. Pour nous, skippers, lorsque nous partons en course, aussi bien en transatlantique qu’en tour du monde, nous arrivons sur un terrain de jeu complètement différent de tout ce que l’on a pu découvrir à terre. C’est le plus grand espace naturel du monde. Un espace qui nous offre le plus beau des spectacles ainsi que des sensations et des sentiments hors normes. Vie simple, libérée de toute contrainte. Détaché de la vie terrestre, les éléments représentent la seule entrave à cette liberté. La météo, le vent, la mer… Ce quotidien dépouillé de tout superflu, nous renvoie à des besoins primaires : effort physique, alimentation, repos. Il crée et renforce la communion entre le marin et son navire. Le reste demeure secondaire avec comme unique contrainte, le choix entre les différentes manières de profiter de cette liberté. De nos jours, cette liberté est devenue un luxe. Les nouvelles technologies nous connectent avec la Terre et nous soumettent à certaines responsabilités. Les actualités nous font également prendre conscience de la chance de pouvoir disposer de cette liberté aux vues des surprises que la vie nous réserve. Le besoin de s’évader afin de retrouver son refuge prend alors tout son sens et intensifie ce sentiment tant convoité. Pour autant, ces innovations nous permettent de communiquer. Aussi bien avec les autres bateaux sur l’eau, que nos partenaires ou les membres de notre communauté. Ce sont des conditions primordiales dans cette quête qui permettent au plus grand nombre de se projeter en toute liberté et à chacun de rêver à sa manière. »