Guyader Bermudes 1000 Race - La flotte en ordre de marche

Le compte-à-rebours est lancé. Dans 19 jours, la saison 2022 des IMOCA débutera à Brest avec 1 200 milles à parcourir pour la flotte. Entre équipages confirmés, bizuths, nouveaux bateaux, les enjeux ne manqueront pas et permettront de tirer nombre d’enseignements. Afin d’être sur la ligne de départ, les 24 participants se sont astreints à un contrôle sécurité sur leurs monocoques et plusieurs d’entre eux doivent effectuer une qualification de 500 milles. Tour d’horizon de la flotte à moins de trois semaines du coup d’envoi.

Lorsque le directeur de course égrainera le décompte avant de donner le ‘top-départ’, tout prendra sens. L’investissement sans compter pour monter et défendre un projet, le travail de l’ombre des membres de l’équipe à l’ombre des chantiers, la volonté farouche d’y croire et cette envie, surtout, de retrouver l’océan qu’ils chérissent tant. Les efforts ne sont beaux qu’à l’aune des émotions qu’ils procurent et le plaisir simple de prendre la mer, de batailler avec les meilleurs représentants de la classe est une satisfaction en soi, malgré tous les aléas que cela engendre.

Des nouveautés en pagaille

À 19 jours de connaître cette excitation mêlée à une pointe d’appréhension, les 24 skippers attendus et leurs équipes se sont donc activés cet hiver. Désormais, tout s’enchaîne et les mises à l’eau se succèdent : Apivia (Charlie Dalin) fin mars, Bureau Vallée (Louis Burton) et MACSF (Isabelle Joschke) début avril, Banque Populaire (Nicolas Lunven) et La Mie Câline (Arnaud Boissières) la semaine dernière, Nexans- Arts & Fenêtre (Fabrice Amedeo) ce lundi, Guyot Environnement - Water Family (Benjamin Dutreux) ce mardi, Prysmian Group (Gincarlo Pedote) mercredi prochain…

Parmi eux, il y a ceux qui s’apprêtent à découvrir les courses en solitaire et en IMOCA : Guirec Soudée (Freelance.com), Sébastien Marsset (Cap Agir Ensemble), Antoine Cornic (Ebac), Weores Szaboics (Szabi Eacing), Benjamin Ferré (Benjamin envoie le pépin) ou encore Nicolas Lunven qui remplace Clarisse Crémer (Banque Populaire). 

D’autres ont changé de monocoques et affichent le désir de gagner en performance. Une catégorie où l’on retrouve Alan Roura (Hublot, ex-Hugo Boss), Damien Seguin (Groupe Apicil, ex-Maitre Coq IV), Benjamin Dutreux (Guyot Environnement - Water Family, ex-11th Hour Racing), Arnaud Boissières (La Mie Caline, ex-Initiatives Cœur) ou encore Pipe Hare (Medallia, ex-Bureau Vallée 2). Il y a ceux, aussi, qui retrouvent l’IMOCA après quelques années hors du circuit, à l’instar d’Éric Bellion (Comme un seul homme) ou de Conrad Colman.

Une qualification à assurer

Au total, 13 skippers doivent effectuer une qualification de 500 milles afin d’être sur la ligne de départ. Hubert Lemonnier (direction de course) en précise l’objectif : « nous voulons ouvrir à un maximum de skippers et contribuer au dynamisme de la classe ». Néanmoins, la qualification a été déterminée en synergie avec la suite du calendrier. « Nous nous sommes indexés sur ce qui a été demandé par la Vendée Arctique Les Sables, qui préconise 1000 milles de qualification. Ainsi, nous avons demandé 500 milles aux skippers de la Guyader Bermudes 1000 : s’il ne termine pas notre course, ils ne leur resteront que 500 milles à faire ensuite ».

4 marins ont déjà effectué leur qualification avec succès : Pip Hare, Éric Bellion, Benjamin Ferré et Sébastien Marsset. Les autres s’apprêtent à le disputer dans les prochains jours. C’est le cas pour Benjamin Dutreux qui a mis à l’eau ce mardi et qui s’élancera la semaine prochaine pour « un premier tête-à-tête » avec son foiler. Guirec Soudée, qui vient tout juste de prendre en main son monocoque, Freelance.com, s’élancera la semaine prochaine. Il profitera de son convoyage, des Sables-d’Olonne à Brest, pour réaliser la qualification et, surtout, « faire sa première navigation en solo en IMOCA. » Plus que jamais, la Guyader Bermudes 1000 sera donc le premier chapitre d’une longue et belle aventure pour les marins qui s’apprêtent à y participer

Ils ont dit  

Benjamin Dutreux (Guyot Environnement - Water Family) : « On a hâte de commencer à naviguer. La qualification, ce sera un des premiers moments en tête-à-tête avec le bateau. Je n’ai pas eu assez de temps pour être à 200% mais je vais essayer d’être le mieux possible dans le temps imparti. Il y a une grosse excitation pour moi et toute l’équipe : ça fait plusieurs mois que l’on travaille de façon assez intensive au chantier (changement de mât, de gréement, de winch, de pilote automatique). Il y a forcément une petite appréhension à découvrir ce bateau pour moi qui n’a jamais fait de foiler. J’ai l’impression d’être un enfant qui a envie de découvrir cette nouvelle machine et commencer à tisser des liens avec. Naviguer à bord d’un foiler, c’est clairement un autre monde mais ça s’annonce super enrichissant ! »

Guirec Soudée (Freelance.com) : « Cette première course sera placée sous le signe de la découverte. Je vais tout faire pour ménager le bateau, trouver les bons automatismes et tenter de gagner en expérience. Je ferai la qualification la semaine prochaine en profitant du convoyage entre les Sables-d’Olonne et Brest pour la réaliser. Je n’irai pas chercher des conditions trop dures, toujours dans cette idée de préserver le bateau. Et puis ce sera ma première navigation en solitaire et en IMOCA ! L’idée, c’est surtout d’aller au bout, de la qualification et de cette première course et prendre du plaisir pour débuter du mieux possible ce nouveau projet. »

Hubert Lemonnier (direction de course) : « Il s’agit de la première course de la saison, la première en solitaire depuis le dernier Vendée Globe. Nous savons à quel point la Classe IMOCA connaît une dynamique positive et il nous tenait à cœur d’y contribuer et de tout faire pour que ces marins naviguent. Nous avons déterminé la qualification en bonne intelligence avec la Vendée Arctique Les Sables. Par ailleurs, nous n’avons aucune volonté pendant la course d’emmener les skippers au casse-pipe. Nous ferons preuve de bon sens marin et le parcours sera cohérent afin de conserver une bonne allure sans prendre de risques inconsidérés. »