Dalin, arrête-moi si tu peux
La situation se précise. Charlie Dalin (APIVIA), qui a passé le ‘way point’ Gallimard à 4h17 ce matin (TU), creuse l’écart en tête de course. Thomas Ruyant (LinkedOut) qui pointait à la 3e place, a quant à lui été obligé d’abandonner, la faute à la rupture d’une pièce dans le système de barre. Par ailleurs, près de 200 milles séparent le groupe principal de skippers.
Charlie Dalin connait bien ce sentiment et ce petit plaisir-là : voir une nouvelle journée débuter en se sachant en tête, ouvrir la marche et se jouer du stress que cela peut engendrer. Le skipper est cartésien, jusqu’au-boutiste, perfectionniste. Il s’amuse de la façon dont cela peut être interprété, sur terre. Au fil d’un texte rédigé dans le cadre d’un atelier d’écriture avec Gallimard, il note d’ailleurs : « en solitaire, la liberté peut parfois être très relative », elle doit « répondre à un monde en perpétuel changement ».
Dalin enchaîne, Ruyant stoppé net
Charlie a peut-être pensé à son texte ce matin à 6h17 (heure locale) lorsqu’il avait franchi le way-point Gallimard, situé à 340 milles dans le nord-ouest du Cap Finisterre (après 2 jours et 15 heures de course). Passer cette marque en tête, c’est le signe qu’il « n’a pas baissé de rythme depuis le Fastnet, souligne Hubert Lemonnier à la direction de course. Charlie a été le premier à faire le virement pour faire la bascule. C’était plus favorable de virer tard et faire du sud pour avoir moins de route ». Et APIVIA est bien parti pour creuser (encore) les écarts : « les routages montrent qu’il pourra garder de la pression. Derrière, ça va être moins fort, le plus gros du vent commence à baisser ».
Derrière justement, il y a Jérémie Beyou (Charal) qui tient le coup, à 75 milles du leader. Mais le trio formé dès le départ est mis à mal : Thomas Ruyant a été stoppé net dans sa progression et a été contraint à l’abandon. Vers 8h ce matin, son équipe a précisé qu’il « a connu une rupture d’une pièce dans le système de barre ». LinkedOut précise que Thomas « a alors mis son voilier à la cape en attendant que le vent baisse avant de reprendre son bateau en barrant manuellement ». Le skipper fait désormais route vers la côte pour « essayer de résoudre son problème technique ».
Les bonnes moyennes de Lunven, Colman et Bellion
Le reste de la flotte continue à progresser vers le sud. Hubert Lemonnier assure que « tous sont parvenus à bien gérer le passage de front » avec un bord vers l’Ouest avant de replonger vers le Sud. Ils ont quasiment tous empanné vers 3h30 du matin afin de se remettre à tribord. Le reste de la flotte est séparée de 200 milles entre Louis Burton (3e, Bureau Vallée) et Denis Van Weynbergh (Laboratoires de Biarritz).
Par ailleurs, on note le bon rythme de certains bateaux à dérive droite, à l’instar une nouvelle fois de Nicolas Lunven (Banque Populaire) mais aussi de Conrad Colman (Imagine, 10e) ou encore d’Éric Bellion (Commeunseulhomme, 11e). « Ils font de très bonnes moyennes, constate Hubert. On voit qu’ils sont dans le jeu, qu’ils rivalisent avec certains foilers. Ils démontrent qu’ils ont des bateaux qui restent très rapides. » De son côté, Nicolas Troussel se rapproche des côtes bretonnes. Victime d’une avarie de quille qui l’a poussé à abandonner hier, il pointait ce mercredi matin à une trentaine de milles de Brest.