Faire rimer haut-niveau sportif et convivialité : le pari réussi de la Guyader Bermudes 1000 Race
Un plateau d’exception avec 24 solitaires représentant huit nations, un parcours de 1 200 milles au départ et à l’arrivée de Brest via le Fastnet et un way-point Gallimard positionné à 340 milles au nord-ouest du cap Finisterre pour le moins complet, des conditions météo variées, de la bagarre à tous les étages mais aussi de la fête, du partage et de la convivialité : tous les ingrédients étaient réunis pour faire de la 3e Guyader Bermudes 1000 Race - la première des quatre épreuves inscrites au calendrier 2022 des IMOCA Globe Series - une édition exceptionnelle. Voici ce qu’il faut en retenir.
Charlie Dalin (Apivia), un vainqueur en état de grâce
Après Paul Meilhat en 2018 et Sébastien Simon en 2019, Charlie Dalin est donc le troisième marin à inscrire son nom au palmarès de la Guyader Bermudes 1000 Race. Le skipper d’Apivia, qui a dominé la course du début à la fin, a signé une éclatante victoire – la première de sa carrière en solitaire en IMOCA -, précédant son dauphin de plus de 15 heures sur la ligne d’arrivée. Une avance inédite sur une épreuve de 1 200 milles dans cette classe de bateaux. « Je me sens heureux, heureux d’avoir gagné cette course. Dès le début, ça s’est bien passé pour moi. J’ai réussi à prendre la tête tout de suite. J’ai attaqué fort et tiré sur le bateau pour aller le plus vite possible. Ensuite, il y a eu la remontée entre la marque virtuelle Gallimard et la pointe Bretagne, avec cette dorsale qui m’a bien aidé puisqu’elle a fermé la porte derrière moi », a relaté Charlie Dalin qui s’est installé aux commandes de la flotte dès les premiers milles pour ne plus jamais les lâcher. « C’est comme si tous les éléments étaient réunis. J’ai eu l’impression d’être en état de grâce pendant toute la course. L’année ne pouvait pas mieux commencer », a déclaré le skipper d’Apivia qui partage le podium avec Jérémie Beyou (Charal) et Louis Burton (Bureau Vallée), respectivement 2e et 3e de l’épreuve.
Charlie Dalin également vainqueur des quatre Trophées de l’épreuve
Charlie Dalin a remporté la course et, en la dominant de bout en bout, le Havrais s’est également adjugé les quatre Trophées de l’épreuve :
- Le Trophée Département du Finistère, attribué au premier concurrent ayant franchi la première marque de parcours.
- Le Trophée Région Bretagne, attribué au concurrent ayant effectué le meilleur temps entre la troisième marque de parcours et l'arrivée.
- Le Trophée Gallimard, attribué au premier concurrent ayant franchi le way-point Gallimard.
- Le Trophée Pom’Potes, attribué au concurrent ayant réalisé la plus grande distance sur 24 heures, en l’occurrence, 352 milles à la vitesse moyenne de 14,7 milles.
Les runs de vitesse - Défi Pom'Potes à Bureau Vallée
En préambule de l’épreuve, les 24 marins en lice et leurs invités ont participé au Défi Pom’Potes. Au programme : des runs de vitesse sur un parcours de 0,7 mille en rade de Brest. Ces derniers se sont déroulés dans des conditions de vent modéré mais ont offert à la fois du grand spectacle et de précieux moments de partage et de convivialité. De la jolie bagarre aussi puisqu’au final, le team de Louis Burton, sur Bureau Vallée, a remporté le challenge pour une toute petite seconde d’avance sur celui de Charlie Dalin.
La liberté, un thème fort pour les marins et les écrivains
Après le voyage transatlantique entre la Bretagne et New-York, le prélude au Vendée Globe et la Vendée Arctique, les éditions Gallimard étaient une nouvelle fois associées à la course. Un atelier d’écriture a ainsi rassemblé skippers et auteurs. Tous ont rédigé à propos d’un thème : la liberté. Leurs travaux ont été publiés tout au long de l’évènement, sur le site internet et les réseaux sociaux de la course. Une fois encore, la preuve a été faite qu’entre course au large et littérature, des passerelles évidentes existent, dans les doutes qu’ils domptent et l’émerveillement que cela peut susciter. Parmi les écrivains, Erik Orsenna, Olivia Rosenthal, Yannick Haenel, André Velter ou encore Pierre Assouline se sont prêtés à l’exercice, de même que Damien Seguin, Benjamin Ferré, Nicolas Troussel, Louis Burton, Éric Bellion, Giancarlo Pedote, Charlie Dalin, Sébastien Marsset et Guirec Soudée du côté des marins.
Ils ont dit :
Gwen Chapalain, Directeur de Sea to See, société organisatrice de l’évènement : « Une fois encore, comme lors des deux précédentes éditions, la convivialité a été le maître-mot. Pour ma part, le plaisir d’organiser a été immense et j’adresse mes remerciements sincères aux coureurs, à leurs armateurs et aux partenaires qui nous accompagnent, mais aussi à la classe IMOCA et à toute l’équipe qui a œuvré pour faire de cette course une belle réussite, avec à la fois de la cohésion, de l’efficacité, du dynamisme et beaucoup de bienveillance. La Guyader Bermudes 1000 Race est aujourd’hui une très belle course à l’ouest de la Bretagne, plébiscitée par les marins et je ne peux que m’en réjouir. Voilà plus de 20 ans que Sea to See produit des évènements avec la classe IMOCA. Le succès de ces derniers ne se dément pas et je souhaite évidemment continuer à écrire de belles pages de la course au large avec les marins qui la compose ! »
Christian Guyader, Président de Guyader Gastronomie : « Cette 3e édition a été exceptionnelle, du fait des 24 bateaux présents d’abord, mais pour une multitude d’autres raisons également. Les runs de vitesse – Défi Pom’Potes ont pu se dérouler dans des conditions idéales, sur une mer plate et avec ce qu’il faut comme vent pour faire voler les bateaux. On a ensuite eu un magnifique départ qui a permis aux bateaux accompagnateurs de suivre les IMOCA dans d’excellentes conditions mais aussi au public de l’observer. L’organisation a été à la fois très professionnelle sur l’eau et très chaleureuse à terre. En ce sens, ce que je retiens, c’est le sourire sur tous les visages pendant dix jours, non seulement des marins mais aussi des équipes et des partenaires. En tant que sponsor, je ne sais pas si j’y ai contribué mais je me réjouis d’avoir largement pu faire découvrir et goûter les produits Guyader Gastronomie. L’organisation a travaillé avec l’amour des marins, l’amour de la mer, mais aussi l’amour des petites attentions et cela mérite d’être relevé. »
Mélanie Kerguenou, Directrice de la marque Bermudes : « Nous sommes très heureux de cette 3e édition de la Guyader Bermudes 1000 Race. Nous avons accueilli 24 bateaux, un plateau exceptionnel. Nous avons ainsi eu de la très belle régate, mais aussi de l’aventure et de la littérature, avec les éditions Gallimard qui se sont associées à l’évènement avec un très beau thème, celui de la liberté qui convient très bien à l’univers de la mer. Nous sommes très fiers d’avoir accompagné cette course qualificative pour la Route du Rhum – Destination Guadeloupe et fiers d’avoir ainsi participé au dynamisme du territoire breton. L’épreuve a été fabuleuse. Il y a eu un match incroyable pendant la première partie de course et Charlie Dalin est un très beau vainqueur. Aujourd’hui, l’évènement a pris une très belle ampleur. C’est un évènement qui nous ressemble, à la fois dans son exigence, dans sa dimension sportive et dans son atmosphère. La convivialité est vraiment l’ADN de cette course depuis sa création, en 2018, et nous souhaitons naturellement que cela perdure »
Antoine Mermod, Président de la classe IMOCA : « Cette Guyader Bermudes 1000 Race a été une très belle course. Elle s’est avérée hyper intéressante car très variée, avec différentes conditions - parfois très sollicitantes -, différentes allures, de la bagarre à tous les étages, du courant, des cailloux, un peu de large… ça a été une épreuve très complète mais aussi très exigeante. En ce sens, elle a été idéale pour entamer la saison et se jeter dans le bain car elle n’a pas été facile. Quand on sort d’une période de 4-5 mois en mode « chantier », à un moment, il faut rentrer en mode « compétition ». Ce mode a commencé dès le départ car tout s’est joué dès le début. Ça a été un scénario intéressant qui a ravi à la fois les marins et les observateurs. Ce qui est positif également, c’est que de nombreux bizuths ont montré qu’ils étaient déjà dans le match. Certains ont l’air particulièrement solides et cela promet pour la suite. »