A mi-parcours !
Ce mardi 10 mai, depuis le passage au Fastnet à 5h03 de Denis Van Weynbergh (Laboratoires de Biarritz), l’ensemble de la flotte de la 3e édition de la Guyader Bermudes 1000 Race fait route en direction du way-point Gallimard situé à 340 milles dans le nord-ouest du cap Finisterre. Une marque virtuelle que les premiers devraient déborder demain matin, entre 6 heures et 8 heures, après avoir fait les frais d’un nouveau passage de front, en deuxième partie de nuit. Les choses demeurent, en revanche, plus incertaines concernant le dernier tronçon du parcours jusqu’à Brest. Charlie Dalin (Apivia), qui fête ses 38 ans aujourd’hui et mène la danse depuis le début, pourrait creuser un écart considérable en réussissant à conserver de la pression jusqu’à l’arrivée quand ses poursuivants risquent, eux, de finir dans de tous petits airs. Pour l’heure, rien n’est écrit, mais la fin de course promet manifestement de réserver bien des surprises !
« Le décor a changé : depuis le passage du Fastnet, on est au près. Les hautes vitesses d’hier sont remplacées par des vitesses beaucoup moins rapides avec le bateau qui tape plus contre les vagues. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable mais il faut faire avec. Ce sera notre allure privilégiée pour rejoindre le point Gallimard », a commenté Damien Seguin (Groupe APICIL) qui devrait, d’ici peu virer de bord pour se recaler sur la lay-line, tout comme l’ensemble de ses concurrents. En tous les cas ceux positionnés en tête de flotte car les retardataires pourraient, pour leur part, rejoindre la marque en un bord par effet de cuillère après avoir récupéré un flux de nord-ouest à l’arrière du front qui doit balayer la flotte en deuxième partie de nuit. Cela aura naturellement pour effet de resserrer les troupes, à tout le moins dans un premier temps, car des écarts plus que conséquents pourraient se creuser sur les 500 derniers milles du parcours.
Charlie Dalin et les autres ?
Et pour cause, après le passage du way-point Gallimard, que les premiers devraient déborder entre 6 et 8 heures demain matin, la situation va rester favorable pour les foilers, et plus spécialement pour Charlie Dalin qui devrait réussir à conserver du vent jusqu’au bout et rejoindre Brest en route directe, à l’inverse de ses adversaires. De ce fait, le skipper d’Apivia, qui compte pour l’heure une quarantaine de milles d’avance sur Jérémie Beyou (Charal) et Thomas Ruyant (Linkeout), pourrait littéralement prendre la poudre d’escampette. Si l’on en croit certains routages, le Havrais pourrait en effet se présenter sur la ligne d’arrivée jeudi matin, avec une avance de 22 heures sur ses poursuivants les plus proches. « La fin du tronçon vers le Fastnet a été assez brutale, avec près de 30 nœuds de vent. Ce n’était pas très confortable mais j'ai continué à attaquer. J'ai essayé de garder le plus de surface de voile le plus longtemps possible, en mettant, c’est vrai, le confort de côté », a commenté le navigateur qui n’imaginait sans doute pas que l’avance qu’il cumulerait sur la première moitié du tracé pourrait potentiellement se transformer à ce point en un avantage pour la suite. « Charlie, qui a déjà un peu d’avance, risque de vraiment se barrer avec la météo annoncée. La fin de course promet d’être un peu plus longue pour ceux de derrière mais la bagarre est loin d’être terminée, avec Jérémie, mais aussi avec Louis Burton (Bureau Vallée) qui est revenu fort ces dernières heures », a relaté Thomas Ruyant qui se voit, lui, boucler les 1 200 milles du parcours de cette Guyader Bermudes 1000 Race dans la journée de vendredi.
Abandon de Nicolas Troussel
Ce qu’il faut retenir de ces dernières 24 heures par ailleurs, c’est l’abandon officiel de Nicolas Troussel (CORUM l’Epargne), à la suite d’une avarie de quille survenue aux environs de 2 heures la nuit dernière, à 60 milles du Fastnet. Pour l’heure, le Finistérien fait route vers la Bretagne. Sa situation est stable mais la Direction de course suit avec attention sa progression. La bonne nouvelle concerne Kojiro Shiraishi (DMG MORI Global One). Confronté dans la nuit à un problème de voile d’avant (sa drisse de J1 s’était enroulée autour de son J3 l’empêchant d’utiliser son J3), il est finalement parvenu à reprendre une route normale en milieu d’après-midi. De son côté, Denis Van Weynbergh (Laboratoires de Biarritz), a explosé son J2 mais poursuit sa course.
Zoom sur le way-point Galimard
Le Trophée Gallimard sera attribué au premier concurrent ayant débordé la marque virtuelle éponyme. La célèbre maison d’édition est de nouveau associée à la course au travers d’un atelier d’écriture rassemblant skippers et auteurs. Les uns et les autres ont été invités à rédiger sur le thème de la liberté. Leurs travaux communs sont publiés chaque jour de l’évènement, sur le site Internet et les réseaux sociaux de la course.